MATIÈRE ÉCRAN
Galerie Data, Paris, Fr
2023

« L’exposition MATIÈRE ÉCRAN relate de formes artistiques transverses, entre digital et tangible. L’écran y est montré comme un compteur d’histoire, une empreinte numérique. Il reflète notre identité en effet miroir, en renvoyant à notre moi digital, notre avatar. À une époque dans laquelle le rapport à l’écran est omniprésent, les artistes de l’exposition redéfinissent son rôle et en offrent un autre point de vue.
Ils expriment une vision qui reflète la place des technologies dans nos sociétés contemporaines, en questionnant la manière dont elles façonnent notre perception du monde. En interrogant la notion de réalité, en créant des fictions. Des images inspirées ou tirées du quotidien mais ayant leur propre existence numérique.
Elles y sont scannées, décomposées, surexposées, pixelisées…

Les oeuvres présentées à l’exposition sont inspirées d’un esthétique directement liés aux technologies, et à l’application de traitements d’images. L’image est décomposée numériquement, en en exacerbant, la place du pixel dans sa substance.
Manon Pretto diffracte le réel pour lui en donner un autre impact. L'oeuvre Au delà du mur sur le thème de la frontière, est composée de deux images disposées en miroir, dont l’une est le négatif de l’autre. En utilisant des effets transformant l’image et exacerbant ses couleurs, elle transpose le réel pour en offrir une mise à distance critique de nos territoires.

La matière digitale est transposée en oeuvre tangible, dans laquelle l’écran est considéré comme un médium. Les oeuvres transforment le réel en perturbant visuellement l’espace physique ; en mettant en scène le contraste entre l’inertie de la composition plastique avec la matière mouvante à l’écran, ou inversement, en mimant les priorités lumineuse de l’écran avec des principes rétro éclairants.
[…]
Manon Pretto utilise le même principe avec l’installation rétro-éclairée Un gant sur la lune, fondée sur un concept d’archéologie fictionnelle. Cette photographie d’un objet quotidien met en scène les reliques futures du présent, venant troubler la temporalité de l’objet regardé. Avec cette oeuvre elle brouille les pistes sur la véracité des images, entrant en écho avec la consommation que nous en avons, à l’heure du ‘Fake’ où tout peut être fabriqué.
L’artiste questionne aussi la notion d’empreinte et de mémoire digitale, dans sa série Sample extraite de l’installation Under the ground ; disposée au sol et composée d’oeuvres digitales imprimées, d'écrans et de débris… comme le vestige d’un espace numérique en ruine. Présentée à l’exposition, la série Sample en est l’échantillon, une transposition de la pierre en une matière pixellisée, un artéfact digital. »

Galerie Data

Crédits: Galerie Data