Beyond
Installation interactive, image de 3D, vidéo, 6'18"
2020

Un jour en parlant de résidences, J’ai compris que pour certains c’était impossible. Alors cette question de partir ou de ne pas partir nous a interrogé. Là où J’ai le choix de partir ou de ne pas partir, Moi au contraire je ne l’ai pas. La réalité des faits est tel que pour Moi c’est imposé d’avance. Se pose alors une question ; en quoi sommes nous légétime et en quoi nous ne le sommes pas ? Avant même de mettre en place un projet, il s’agit avant tout pour nous de une façon de réfléchir à ce système, et de lui répondre. Comme un acte de résistance face à une injustice, pourquoi ne pas partir à deux avec le corps d’une seule? Si J’ai envie de partir c’est pour les gestes que Moi je ne peux pas effectuer. Les gestes que Moi je lui aurai transmis, téléphonés ou suggérés. Ce geste commun Me laisserai un espace de travail dont on m’a privé. Je pourrai ainsi poser sur cette ville un double regard, poser des questions sur les privilèges de chacun. Je choisis de lui donner une voix ou Moi je ne peux la poser.

Niloufar Basiri & Manon Pretto

 

Beyond est un travail en cours, en collaboration avec l’artiste Niloufar Basiri. 

 

Avec la mondialisation globale grandissante, les disparités sociales augmentent et conduisent au développement d’un double langage. Cette alter ego linguistique, n’amène pas de précision, mais vient au contraire appuyer l’héritage d’un monde qui se voulait à double hémisphère. À l’heure où les frontières ne sont plus symboliques dans certains pays, le déplacement humain se fait de plus en plus croissant, qu’il soit par choix ou contraint. Malheureusement, le statut de ces personnes n’est pas perçu de la même manière. Certaines sont appelées expatriés quand d’autre sont appelés immigrés.

 

Le pays d’origine, comme une trace indélébile, définit la difficulté pour une personne d’évoluer librement dans ce monde aux frontières invisibles mais pourtant bien perceptibles.

Beyond devient un laboratoire de réflexion sur les privilèges et leurs rapports de domination. Là où mon passeport me permet de me déplacer sans restriction aucune, le passeport iranien de l’artiste Niloufar Basiri la contraint au statut de persona non grata, dans certains pays du monde. Nous utilisons mon statut de privilégié comme un cheval de Troie. Là où l’entrée du territoire lui serait refusée, je l’incorporerais à mon patrimoine génétique, à la manière d’Andrew Nicole dans le film «bienvenue à Gattaca», ce qui permettrait à Niloufar de passer les frontières. Chacune de nous deux va permettre à l’autre d’enrayer le système en déjouant les lois.

 

Évenements :

if you see something, say something, Résidence Triangle à New York, US