Targets
installation, écrans multiples, photos différents médias, dimensions variables
2021
Posé au sol, les écrans sont renversés et nous renvoient à l'esthétique du portrait. Ces écrans qui sont de nos jours au plus proche de ce qu'était le portrait ou la peinture d’histoire quelques siècles plus tôt, est à leur image, notre interface principale au monde. C’est par ces écrans que nous appréhendons le monde. Mais tout comme le peintre va orienter l’issue de sa peinture, les écrans ne nous offre pas qu’une réalité objective. Aussi, comment être au plus proche de la réalité et contourner cette censure pacifique du quotidien ? On sait que beaucoup d’algorithmes de surveillance ne traitent pas les données de la même manière, mais garde des traces de leurs créateurs. Ils analysent l’information à travers la stigmatisation déjà ancrée dans notre société et par son concepteur, aussi elles n’ont en aucun cas la neutralité qu’on leur confère.
On y décèle une présence sans parvenir à savoir exactement de quoi il retourne. Cette installation utilise des photos récupérées sur internet qui sont des images prises par des citoyens ou par des journalistes. On y voit les forces de l’ordre se déplacer, elles ne sont pas en interventions mais dans des moments de pauses. Démultiplié par trois écrans, on se sent vite happé par leur présence mais aussi par cette lueur rouge. Les forces de l’ordre deviennent des spectres éclairés et menaçants, le tout renforcé par une esthétique propre à l’armée.
Cette installation révèle les menaces numériques qui nous guettent, l’image se retourne contre ceux qui l'utilisent comme une vérité absolue.